Alors que l’occupation de Bunagana par les rebelles du M23 totalise presque trois mois, certaines organisations de défense de droits humains accusent l’Ouganda d’avoir enrôlé les réfugiés congolais se trouvant dans le pays de Kaguta Museveni dans l’objectif de les intégrer au sein de ce mouvement rebelle.
C’est notamment le Collectif des organisations des Jeunes Solidaires du Congo-Kinshasa (COJESKI), section du Nord-Kivu qui a alerté sur cette situation qu’il qualifie de dangereuse.
A en croire Pecos Kulihoshi Musikami chargé des réfugiés et étrangers au sein de cette structure membre de la société civile, plus de cent (100) compatriotes congolais ont été enlevés dans leurs camps en Ouganda plus précisément à Nakivale et Nyaka 2.
Ces derniers ont été transportés dans des bus et ont traversé le centre frontalier de Kitagoma pour se rendre à Bunagana dans le territoire de Rutshuru où ils ont été remis aux chefs du mouvement rebelle M23 pour leur intégration.
Pecos Kulihoshi estime que l’intérêt de l’Ouganda serait d’utiliser ces réfugiés congolais dans cette guerre afin de demander les fonds de plus de 68 millions de dollars américains pour financer ce groupe rebelle.
« Nous condamnons fortement ces actes terroristes du gouvernement Ougandais et nous demandons des sanctions contre l’Ouganda en coupant toute aide humanitaire destinée pour ce pays. Nous exigeons également la libération de ces compatriotes se trouvant déjà entre les mains du M23 à Bunagana », a exigé cette structure citoyenne lors d’une interview exclusive accordée à infordc.com ce mercredi 14 septembre 2022.
Pour rappel, c’est depuis maintenant trois mois que les rebelles M23 occupent la cité stratégique de Bunagana.
En début de la semaine, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima Kongba a, au cours d’un entretien avec la presse locale promis la récupération de cette terre de Bunagana par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo dans des prochains jours.
« Toutes les stratégies sont déjà mises en place pour en finir avec cette occupation », avait confié le numéro un de la province du Nord-Kivu.
Richard Mashauri