Les propos de l’atypique Général Muhoozi Kainerugaba, Chef d’État-Major de l’armée Ougandaise (UPDF), qualifiant les Wazalendo de « force négative » et promettant de les « attaquer partout où ils seront trouvés », tenus en date du 21 juin 2025 continus à susciter des vives réactions au sein de la classe sociale et politique en République Démocratique du Congo.
Se confiant à la rédaction de infordc.com ce mercredi 25 juin 2025, l’acteur politique Tulinabo MAHULONGE Gaston a réagi à ces propos qui selon lui mérite une clarification diplomatique, stratégique et institutionnelle s’impose.
« Les Wazalendo ne sont pas une force négative, mais une force patriotique
Les Wazalendo sont des citoyens volontaires qui se lèvent pour défendre leur terre, leur dignité et leur République, face à des agresseurs connus, notamment le M23 soutenu par le Rwanda, comme en témoignent plusieurs rapports onusiens » a-t-il déclaré.
Pour lui, ces propos, tenus quelques jours seulement après la signature d’un mémorandum révisé de coopération militaire entre Kinshasa et Kampala dans le cadre de l’opération Shujaa, suscitent inquiétude et incompréhension au sein de l’opinion publique congolaise, des forces de défense nationales, et des institutions patriotiques populaires comme les Wazalendo.
Le Général Kainerugaba gagnerait à se rappeler que parler abondamment ne signifie pas forcément maîtriser profondément les enjeux stratégiques auxquels il prétend répondre. La parole d’un chef d’état-major n’est pas un espace d’expérimentation idéologique ni une tribune pour régler des comptes personnels ou lancer des menaces à peine voilées.
Et d’ajouter:
Contrairement à ce que pourrait laisser croire une posture arrogante, la République Démocratique du Congo est un État souverain, doté de généraux aguerris, compétents et honorables, capables de répondre, tant sur le terrain que dans les forums internationaux, à toute tentative de provocation ou d’humiliation.
Avec de tels propos, le porte-parole des FARDC devrait avoir le courage de démentir et de contredire les propos du Général Muhoozi, qui a osé qualifier les résistants et patriotes Wazalendo de « forces négatives».
Les autorités de la République ont également le devoir de valoriser leurs officiers généraux et supérieurs à la hauteur de leurs sacrifices, plutôt que de céder la scène sécuritaire et médiatique à des étrangers au détriment de la souveraineté nationale.
Les qualifier de « force négative » revient à :
– Désarmer moralement la résistance populaire,
– Rendre floue la ligne entre forces patriotiques et groupes armés étrangers criminels,
– Favoriser indirectement les agendas expansionnistes dans l’Est de la RDC.
Si le Général Kainerugaba n’est pas en mesure de respecter les partenaires populaires et institutionnels de la RDC, il serait opportun que l’Ouganda envisage son remplacement, afin de préserver son image d’acteur crédible et de promoteur de la paix dans la région des Grands Lacs.
Le tambour trop bruyant finit souvent brisé
En Afrique, un tambour qui fait trop de bruit annonce souvent sa propre fin. À force de déclarations provocatrices et de menaces intempestives, on finit par se décrédibiliser, rompre les équilibres diplomatiques et perdre toute pertinence régionale.
Muhoozi, après avoir menacé de prendre Kisangani par la force et de frapper physiquement un gouverneur militaire (de l’Ituri), ne devrait pas recevoir les honneurs d’un État souverain ni provoquer une forte mobilisation militaire en sa faveur sur le sol congolais. Ces incohérences mettent à mal la mémoire des victimes de la guerre de six jours et des récents conflits frontaliers.
6 Pour une coopération équilibrée, respectueuse et stratégique
La coopération militaire entre la RDC et l’Ouganda ne doit pas devenir un espace de domination ni un outil d’ingérence. Elle doit reposer sur :
– Le respect mutuel,
– La clarté des objectifs stratégiques,
– La solidarité sécuritaire régionale.
Le Général Muhoozi est invité à ajuster sa communication et à se rappeler que son poste ne l’autorise ni à diffamer des patriotes congolais, ni à oublier les règles de coopération diplomatique, ni à s’ériger en donneur d’ordres dans un pays partenaire.
TULINABO MAHULONGE Gaston a également souligné qu’il est temps pour la PNC, les FARDC, les autorités congolaises et l’intelligentsia militaire nationale de réaffirmer la souveraineté discursive et stratégique de la RDC, de protéger l’honneur de ses patriotes, et de sanctionner toute coopération déséquilibrée et méprisante.
Rédaction
