L’Eglise catholique du Burundi a dénoncé mardi »beaucoup d’irrégularité » qui ont été observées lors des élections générales du 20 mai et ont vu la victoire, contestée par l’opposition, du candidat du parti au pouvoir le général Evariste Ndayishimiye.
Selon Mgr Joachim Ntahondereye, président de la conférence des évêques catholiques du Burundi, qui s’exprimait dans un enregistrement sonore transmis mardi soir à nos confrères de l’AFP par les services de communication de la conférence, a dressé une longue série d’irrégularités similaires à celles dénoncées par le parti du chef de l’opposition Agathon Rwasa, officiellement deuxième de la présidentielle.
“Nous déplorons beaucoup d’irrégularités quant à la liberté et la transparence du processus électoral ainsi qu‘à l‘équité dans le traitement de certains candidats et des électeurs”, a déclaré Mgr Joachim Ntahondereye.
Et d’ajouter,
L‘Église catholique “déplore notamment la contrainte exercée sur certains mandataires à signer d’avance de dépouillement du contenu des urnes, le bourrage de certaines urnes, le vote à la place de défunts et de réfugiés, les procurations multiples et donc invalides, le fait qu’il y ait eu dans certains bureaux de vote des électeurs qui ont voté plus d’une fois”.
l’Eglise catholique fustige également les intimmidations et contraintes auxquelles étaient soumis des mandataires et d’observateurs aux lieux de dépouillement du scrutin.
»Face à ces irrégularités et bien d’autres, nous nous demandons si elles ne portent pas préjudice aux résultats (définitifs) à proclamer le 4 juin par la Cour constitutionnelle » continue à s’interroger la Conférence des Évêques catholiques.
Au total 2.716 observateurs déployés par les catholiques.
A cet effet, le Conseil national pour la liberté (CNL), parti de l’opposition a annoncé l’intention de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle ou courant de la semaine, après l’annonce lundi dernier de la commission électorale burundaise déclarant le candidat du parti au pouvoir Evariste Ndayishimiye vainqueur de la présidentielle avec 68,72% des voix contre Agathon Rwasa qui n’a obtenu que 24.19%.
Pour rappel, la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé avait plongé le pays dans une crise politique majeure, qui a fait au moins 1.200 morts et poussé à l’exode quelque 400.000 Burundais en 2015.
Jules Ninda