Le Caucus des Communicateurs de l’opposition dans la province du Sud-Kivu exige la démission du gouverneur Théo Ngwabije. Les membres du CACOOP l’accuse de gestion calamiteuse de la province et la non tenue de ses promesses de campagne.
« En effet, plus d’une année à la tete de la province, en tant qu’opposition républicaine, l’heure a sonné de porter à l’opinion tant nationale qu’internationale les observations suivantes vu le contraste qu’il y a entre votre discours de campagne et les résultats attendus par les sud kivutiens.
D’abord, en nous référant à votre discours de campagne aux pages 4 ,5, 6, 8, 10, 12 devant les honorables députés, grande est notre désolation étant donné le manque des résultats tant attendus et pourtant vous avez promis d’être un gouverneur des résultats à travers le fameux slogan Gouverner autrement. C’est pourquoi » indique ces opposants dans leur lettre adressée au gouverneur et dont copie est parvenue à la rédaction de infordc.com.
Le CACOOP/ Sud-Kivu à travers cette lettre a signifié au gouvernorat qu’il a déjà échoué sur plusieurs plans plans.
« – Sur le plan sécurité : A travers les 8 territoires, l’insécurité bat son plein sur toute l’étendue de la province et elle se porte bien à Bukavu ou chaque nuit des coups de balles se font entendre dans les 3 communes comme si l’autorité de l’Etat n’existait plus. Pour ce faire, les cas de Kipupu, de Sange, de la Pleine de la Ruzizi … en sont une illustration. Pour rappel, dans sa lettre du 22 mai 2020, le CACOOP/SK avait exigé la démission du Ministre provincial de l’Intérieur quant à ce.
– Sur le plan politique : L’accalmie apparente qu’il y a entre l’Assemblée provinciale et l’Exécutif provincial n’est qu’un arbre qui cache la foret. A titre d’exemples – l’absence de dialogue avec les acteurs politiques de toute tendance comme valeurs républicaines – la liberté d’expression ne concerne que seuls les militants et cadres du FCC et du CACH ,- la disproportion dans la gestion des actions citoyennes telles que les Marches :on a vu celle du FCC-CACH être autorisée, encadrée et financée alors que celle des opposants et des Enseignants être interdite, étouffée et elle se soldait parfois par des arrestations, blessures, emprisonnement comme si l’article 26 de la Constitution n’est pas assez claire pour tout congolais .
– Sur le plan Infrastructure Il est curieux de constater qu’aucune infrastructure routière n’est ni réhabilitée ni construite sous votre leadership . C’est pourquoi jusqu’aujourd’hui aucune route de desserte agricole ne relie la ville la ville de Bukavu aux territoires.
Excellence, selon votre chronogramme , même le tronçon Place Mulamba-Ruzizi 1er, qui a endetté la province à hauteur de 3500000dollars n’est pas achevé alors qu’il devait être inauguré dans 45 jours bien avant le phénomène covid-19. Ce qui présagerait une hypothèse d’un détournement.
Nous rappelons à l’opinion que les quelques kilomètres réhabilités dans la ville de Bukavu ne sont que « trompe-œil »et ne peuvent pas cacher votre démagogie, car cela est dans le programme de 100 jours du Président et non le votre.
Quant aux infrastructures sociales dont le stade de Nyantende,(oublié), les cimetières de la Ruzizi, Musigiko, Kanoshe,et Panzi,(spoliés), les maisons et parcelles de l’Etat vendues…tout cela prouve en quoi votre slogan « les enquêtes sont en cours» vous discrédite auprès de la population. Comme preuve, pouvez- vous dire l’aboutissement de la fameuse commission chargée de l’identification des sites impropres à la construction ? N’avez-vous pas promis en vain la démolition des maisons construites anarchiquement dans les cimetières ?
-Sur le plan financier : Dans tous les secteurs : transport, minier, agriculture, élevage, pèche, artisanat, même administratif, aucune innovation n’est visible sous votre gouvernance. Même les agents du gouvernorat ont accusé 3 mois impayés.
-Sur le plan social ; Excepté la commune d’Ibanda ou vous avez les résidence officielle et privée, l’eau et l’électricité continuent à être une denrée rare pour les habitants, et pourtant notre Gouverneur que vous êtes en avez promis l’amélioration de la qualité et la quantité (cf p11 ,12 )
– Sur le plan Education, A part les contradictions que nous avons observées à travers vos arrêtés n°098/GP-SK/MINIPRO/E-J-SL-CA/2020 du 10/02/2020 et celui n°MINEPST/PROVED/SKV1/80/BSEC/80.1/0029/2020 du11/02/2020 dans l’application de la gratuité, beaucoup de parents, élèves et enseignants n’ont pas trouvé en vous l’homme de la situation. Pour exemple, aucune école n’est ni construite, ni réhabilitée, ni équipée. Cependant au lieu de réaliser vos promesses vous avez appuyé le phénomène « enseignement à distance» qui est un véritable crime intellectuel et qui a sacrifié les enfants des pauvres et ceux des milieux défavorisés. Dans le domaine du sport et loisir , là c’est du vent que vous avez vendu aux sportifs sud-kivutiens.
– Sur le plan environnement : les constructions anarchiques et sur les sites impropres (p.13) continuent à la normale. » Peut-on lire dans cette lettre.
Pour les communicateurs de l’opposition, le gouverneur a sacrifié la province au profit de ses intérêts égoïstes au point d’oublier SK/2020 du 13/02/2020 ; lettre n°1/509/CAB/GOUPRO-SK/2020 du 19/06/2020 ; lettre n°1/676/CAB/GOURO-SK/2020 du 11/06/2020 etc. en sont une illustration plausible.
Ils accusent également le précité de n’avoir pas respecté ses promesses à la population
« Excellence, Monsieur le Gouverneur de Province, merci d’avoir su trouver le slogan { Gouverner autrement } qui signifie {promettre tout et ne rien réaliser } ».
C’est pourquoi le CACOOP/SK constate qu’au vu du bilan qu’il qualifie de sombre à la tête de cette province, rien n’empêche au gouverneur de prendre la courageuse décision de démissionner avant que les actions citoyennes n’y lui contraignent.
Soulignons que le Caucus des communicateurs de l’opposition au Sud-Kivu est essentiellement composé des personnes issues des partis politiques membres de Lamuka.