Le vrai producteur, est celui qui réfléchit sur la qualité du consommateur, comprendre s’il est fidel ou occasionnel dit-on en marketing. C’est ce que nous observons au Sud-Kivu où la nomination de Bahati Lukwebo était aperçue par une grande partie de la population comme un non événement et pourtant, il s’agit de sa province d’origine.
Bien que la notabilité de ce dernier dans cette province reste incontestable, cette action n’a pas suscité une joie immense comme on pourrait s’y attendre.
Plusieurs raisons sont avancées par les analystes de la situation. La plus grande raison est le parrainage de Théo Ngwabije gouverneur du Sud-Kivu par le sénateur Modeste Bahati Lukwebo.
En effet le gouverneur Théo Ngwabije dont sa mégestion dans cette province est décriée par plusieurs couches sociales est devenu impopulaire et visé par plusieurs pétitions initiées par des groupes sociaux. Ce dernier avait été propulsé à ce poste par le professeur Modeste Bahati Lukwebo car étant désigné comme candidat par le regroupement politique AFDC-A avec Marc Malogo de l’Union pour la nation congolaise UNC de Vital Kamerhe comme colistier.
Les trois raisons qui ont poussé au Sud-Kivutiens à minimiser la nomination du sénateur Bahati Lukwebo comme informateur
1. Le dossier Vital Kamerhe qui pour la majorité des Sud Kivutiens, est plus primordial et prioritaire. Les Sud Kivutiens ne tolère pas le traitement réservé a ce fils et compagnon de premier heure du président Felix Tshisekedi. En ceci s’ajoute l’arrestation d’un autre fils en la personne de Barnabé Wimana communément appelé, l’homme de «akolia Mbuma ou il va mangé le fruit»Ils considèrent que les Baswahili sont les plus victimes du régime et qu’ils subissent à tord ou à raison.
2. L’impopularité d’un gouverneur vomi par la population à cause de sa mauvaise gouvernance économique et sociale et qui n’incarne pas le leadership. Ce dernier qui est arrivé comme gouverneur avec la bénédiction de son leader Bahati Lukwebo depuis près de 2 ans, est accusé de détournement et de mauvaise gestion. Les Sud-Kivutiens estiment qu’il ne fournit aucun effort pour protéger la population victimes de l’insécurité et qu’il suit de prêt, le délabrement des infrastructures en province. C’est le cas du territoire d’UVIRA qui est coupé de la grande partie de la province alors que la ville possède le deuxième port le plus important du pays à Kalundu. Plusieurs biens appartenant aux jeunes entrepreneurs y ont été emportés par le lac Tanganyika dont les eaux ont envahi la route.
3. Un Gouverneur ne pouvant mobiliser en faveur de l’union sacrée car selon certains acteurs sociaux et politiques, la réussite de l’union sacrée au Sud-Kivu ne sera effective et conditionnée que par son départ, surtout qu’il a intérêt à démissionner pour permettre un nouveau vent avec des personnes plus crédibles en province. Il est totalement vomi par les acteurs sociaux, organisations des jeunes, Mouvements Citoyens dont le Collectif Amka-Congo et autres organisations politiques de la province.
4. N’avoir pas tenue compte des aspirations de la jeunesse dans son budget 2021, alors qu’il ne s’agit que la mise en application de la vision du chef de l’Etat qui prône la jeunesse et la met au premier plan. Les mouvements des jeunes s’observent dans la signature de la pétition contre lui, il s’agit des jeunes des différentes structures membres du conseil Provincial de la Jeunesse au Sud Kivu. Le parlement debout, les conseils territoriaux et urbain auraient émis un désaveu farouche.
Un acteur social nous a posé la question de savoir si le gouverneur connaît certains quartiers de Bukavu dont Cahi chez Maria Kachelewa ou bien kasha dans la commune de Bagira car pour lui, Théo Ngwabije ne s’intéresse qu’à la commune d’Ibanda où il vit.
« Comment savourer la nomination d’un informateur ou revitaliser le parti du chef de l’Etat dans pareil condition? « S’est interrogé un analyste qui s’est confié à InfoRDC.com.
La nomination de Bahati Lukwebo est un signal et avertissement que rien ne passera au Sud-Kivu tant que ces conditions ci-haut mentionnées ne seront pas réunies.
La ville morte organisée à Uvira l’une des preuves de la grogne sociale qui règne dans la province.
Cette population victime de la mauvaise gouvernance ne réclame que la construction de la route nationale numéro 5 dont les ponts et chaussées dans la plaine et la route Uvira fizi. Tout cela est mis sous le dos du chef de l’état et de son informateur et donc, un avertissement. Il est vrai que l’argent peut circuler auprès de certaines personnes mais combien des personnes consciencieuses peuvent-ils tomber dans ce piège ? Une matière à réflexion, en cette période où les acteurs progetent mener des manifestations pour pousser le gouverneur à démissionner. Affaire à suivre et le chef de l’état devra prendre ses responsabilités et sauver son image et la province qui l’avait votée massivement.
Dieudonné BUHENDWA.