Analyse du groupe d’intellectuels du Kivu.
Le groupe d’intellectuels du Kivu salue l’initiative de la dynamique sollicitant la répression des crimes graves commis en république démocratique du Congo dans un double but: décourager les criminels potentiels et favoriser la cohésion nationale et ou intercommunautaire.
Le constat désolant, après plusieurs agitations autour de ce rapport, est qu’il risque d’être lui-même source de division et des discordes dans l’entendement actuel de ses défenseurs.
De ce fait, plusieurs questions et observations méritent d’être soulevées par tout intellectuel averti:
– Qui sont les vrais auteurs de ce rapport?
– Qui en sont les experts et constitués comment et la qualité revêtue?
– Est-ce vraiment un rapport élaboré, endossé et ayant respecté les normes procédurales et méthodologiques pour être admis comme tel?
– Les faits allégués ont-ils fait objet d’enquête et d’investigations parfaites ou des vérifications de la part des auteurs du Rapport Mapping?
Qui garde ce rapport, pourquoi et sur quelle convention ?
– »Les auteurs » de ce rapport sont-ils capables de s’assumer devant leur acte et l’histoire lors de prochaines audiences devant n’importe quelle juridiction?
– Que fait-on des crimes après l’indépendance entre 1960 et 1992 alors imprescriptibles et contenus dans le Rapport Biens mal acquis et assassinats, tels que présentés lors de la conférence nationale souveraine? Pourquoi après 2003, les experts prétendus n’ont pas réadapté ce rapport pour autant dire qu’après 2003 la RDC n’a plus connu des massacres au moment où ces derniers paraissent avec plus d’ampleur mais sous silence?
– Pourquoi engager les défenseurs dudit rapport sur deux front différents de justice avec deux différentes approches? N’est-ce pas un loosing time? Voilà ce qui conduit à la récidivé!
Le groupe d’intellectuels constate avec regret que la campagne derrière ce rapport, qu’il qualifie de fiction, est un outil de plus pour fragmenter la cohésion sociale et communautaire dans l’Est de la RDC!
En outre, il constate que les sensibilisateurs ont expressément choisi de ne faire que la publicité des massacres de certaines tribus alors que toutes les tribus de l’Est en ont été victimes et ce à des degrés différents! Cette attitude frise un manque de neutralité et ne fait que renforcer la méfiance entre tribus, ce qui est extrêmement dangereux dans un processus de vérité, paix et réconciliation!
Plusieurs sources renseignent bien que ce rapport n’est qu’une compilation si pas un rassemblage des multitudes des massages, témoignages et rapports dont la plupart n’avaient aucune authenticité et dont plusieurs auteurs étaient anonymes! Cela peut poser un problème de responsabilité et des preuves des auteurs face à un juge avéré ! Et cela, à notre avis, constituerait le motif de doute dans le chef des détenteurs de ce rapport pour ne pas le publier en dépit des multiples sollicitations malveillantes de ceux qui veulent en faire un fonds de commerce et de règlement des comptes.
Dans cette double démarche juridictionnelle, on doit encore clarifier les parties qui se constitueront civiles pour ne pas tomber dans une complaisance d’un simple règlement des comptes des uns envers les autres !
C’est ainsi que le groupe d’intellectuels demande encore à la communauté nationale et internationale, aux partenaires de bien vouloir recadrer cette démarche aussi salutaire pour une paix durable suivie de la vérité et réconciliation nationale sur toute l’étendue de la RD Congo.