Un an après la proclamation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, plusieurs voix s’élèvent pour décrier la montée en puissance des tueries et massacres dans cette partie du pays.
Selon les déclarations des multiples organisations des Droits de l’Homme, la société civile ainsi que les élus nationaux et provinciaux de ces deux provinces, les nombres des tueries et l’insécurité ont été accentués depuis le début de l’état de siège. Des statistiques ont été même présentées pour prouver cette réalité.
Une situation qui ne laisse indifférent le Prix Nobel de la Paix 2018, le Docteur Dénis Mukwege qui a indiqué que les massacres récurrents dans les provinces sous état de siège sont insoutenables.
Par ailleurs, il salue l’intention du chef de l’État d’établir un plan de sortie de cette mesure sécuritaire exceptionnelle.
» Les derniers massacres sont insoutenables et démontrent une fois de plus que la stratégie militaire soutenue par le gouvernement congolais depuis un an est incapable de protéger les civils et de prévenir la répétition des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Cette mesure exceptionnelle qui restreint les droits et les libertés fondamentales déjà prorogée, à maintes reprises, par le Parlement n’a pas vocation à durer dans le temps et à être encore prolongée alors que l’insécurité est grandissante dans les deux provinces concernées et que son impact sur la protection des civils est négatif. Cet échec doit être acté sans plus tarder », a-t-il déclaré celui qu’on nomme l’homme qui répare les femmes dans une déclaration rendue publique ce mercredi 11 mai 2022.
Il sied de souligner que depuis la proclamation de l’état de siège dans la province de l’Ituri et du Nord-Kivu, le Prix Nobel de la Paix 2018 ne cesse de critiquer les violations des droits humains, l’augmentation de victimes parmi la population civile, l’extension des zones d’instabilité et la recrudescence dynamique de certains groupes armés tels que le M23 et surtout l’Allied democratic forces (ADF), qui sont enregistrés en grande échelle.
Tout en évoquant le rapport du baromètre sécuritaire du Kivu, le docteur Denis Mukwege précise que plus de 2.500 civils ont été tués dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu entre avril 2021 et avril 2022.
Jules Ninda