A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, lorsque l’on est invité à une fête de mariage, on se réjouit plus. Par contre, ce sont des questions qui passent par la tête dont la plus cruciale est celle de savoir si on va vraiment accéder dans la salle de fête et partager la joie avec les nouveaux mariés.
Tout se joue au niveau des listes détenues par le protocole à l’entrée de la salle de fête. Plusieurs personnes se voient refuser l’accès dans la salle de fête tout en ayant son invitation.
D’après une mini enquête réalisée sur place et selon les quelques témoignages recueillis ça et là par la rédaction dans cette ville, ceux qui voient refuser l’accès dans la salle bien qu’ayant son invitation sont ceux qui n’ont pas contribué financièrement à l’organisation de la fête.
« J’ai été victime il y a quelques mois à Bukavu à l’entrée d’une salle de fête. Les membres du comité organisateur qui étaient chargés de recevoir les invités à l’entrée possédaient des listes. Il fallait présenter l’invitation et apparaitre sur leur liste, sinon l’entrée était interdite. C’était vraiment un grand problème pour plusieurs couples qui n’arrivaient pas à comprendre le système de listes et ne savaient pas le pourquoi de ce refus… Ce n’est que maintenant que je comprends cela. Et ce qui est grave, même les membres des familles du jeune couple ont été soumis à ce même exercice d’humiliation au même titre que les amis et connaissances », a témoigné sous anonymat une habitante de Bukavu.
Une pratique honteuse exprimant un manque de respect pour une personne qui vient répondre à une invitation, s’indignent plus d’un qui voient à travers cette pratique, un marchandage des invitations.
Dans l’entre temps, on note que dans la ville de Bukavu, plusieurs cas de divorces parfois au lendemain des mariages. Ces mariages qui se nouent et se dénouent aussi prouvent l’immaturité des mariés qui ne comprennent pas la portée de cet engagement avant de se lancer.
Jules Ninda