Le tribunal de grande instance de Kalemie a poursuivi ce 17 juin l’instruction du dossier de Guylain Kabwe, qui a été ballonné et préjudicié physiquement dans les installations de ANR.
Michel Bwana, secrétaire à l’ANR, catalogué comme son principal tortionnaire, est poursuivi pour 4 préventions mises à sa charge à savoir:
1. Arrestation arbitraire
2. Usurpation de qualité
3. Torture
4. Extorsion
Les charges risquent en effet de s’augmenter contre lui avec des nouveaux éléments l’incriminant, versés au dossier parar kongolo Kilundu Bob, une autre de ses victimes qui a volontairement comparu devant le tribunal; après avoir été séquestré 4 jours d’affilée dans un petit cachot avec six compagnons de cellules.
Dans sa déposition , il explique au tribunal son arrestation brutale par 4 hommes, dont Michel Bwana, un agent de ANR et 2 militaires, qui l’ont intercepté au sortir de son lieu de Travail , jeudi 11 juin à 19 heures.
Selon lui, ces agents du service d’intelligence l’ont intégralement fouillé et lui ont extorqué son porte-monnaie , qui contenait ses cartes d’identité, 311 mille $ et 1000 Fc.
Allégations aussitôt rejetées du revers de la main par le prévenu.
« Il n’avait pas d’argent sur lui » rétorque-il et « son porte-feuille était envoyé au corps de garde » ajoute l’accusé Michel.
En outre, ce jour- là à l’agence, Michel Bwana et son équipe exigeaient à Bob une caution de 1000$ contre sa libération, confie la victime, qui confirme aussi avoir été torturée, alors qu’ elle avait les mains menottées, sous le commandement du secrétaire de ANR.
Un de ses codétenus dénommé Nseya ou Senga pissait le sang après une partie de torture intense dans le même service, renchérit Bob.
Selon Michel bwana Mpoy le secrétaire à l’agence, Bob était inculpé d’escroquerie, de contrefaçon et d’association aux malfaiteurs.
Il a aussi expliqué à la composition que Kilundu Kongolo Bob et son ami Guylain Kabwe (suspectés depuis longtemps de trouver leur bonheur en faisant le sale boulot), avaient tenté un jour d’acheter du poisson frais avec un faux billet de 100$, gardé aujourd’hui comme pièce à conviction par l’agence de renseignements.
Visiblement, les déclarations du prévenu au procès sont de nature à mettre dans une salle position le responsable de ANR.
Michel Bwana n’arrête pas de raconter avoir été à la solde du REDOC pour procéder à l’arrestation de Kongolo Bob et de Guylain Kabwe Jean-Claude pour fait de contrefaçon d’argent.
Alors que le dossier était clôturé depuis le 31 mai, selon ce qu’aurait dit le patron de l’agence nationale de renseignements ANR. Ce qui implique que son secrétaire avait agit par son libre arbitre.
Et l’officier du ministère public Malonda Masyala Lilly considère complètement bidon les propos du prévenu, selon quoi il avait eu la bénédiction de son chef pour poursuivre les investigations sur l’affaire de contrefacteur de monnaie.
Selon elle, lors de son interrogatoire à l’ANR, Michel Bwana, avait soutenu n’avoir pas eu le « go ahead » de son chef pour continuer les recherches dans ce dossier, avant de venir changer le discours devant le juge.
Cependant la demande de comparution du REDOC par les parties civiles et le ministère public, en tant que témoin, cité à plusieurs reprises dans la cause, a été rejeté par le tribunal.
Celui-ci déclare inopportune la comparution du commandant en chef de ANR, précisant que sa religion est suffisamment éclairée à ce stade du procès.
Pendant ce temps, les parties civiles se disent ne plus pouvoir continuer de plaider tant que » l’auteur intellectuel du dossier » (comprendre:le REDOC) ne viendrait pas à la barre pour faire toute la lumière sur l’affaire au tribunal, siégeant en matière de flagrance.
Surtout comme les renseignants de ANR qui ont comparu, tous sont de Nouvelles Unités ne maîtrisant pas parfaitement le rouage du système.
De leur côté, les avocats conseils du prevenu Michel Bwana, traitent le procès d’inéquitable et accusent le tribunal de ne pas garantir leur droit de défense.
le juge janvier Kivete shongo s’est décidé de rencontrer la demande de la partie accusée et les parties civiles, accordant une courte remise jusqu’ à vendredi 19 juin, pour permettre à tous les camps de présenter leurs moyens.
Le procès du vendredi prochain doit être essentiellement un procès de plaidoiries.
Ildephonse Wilondja