Après l’échec des négociations de Luanda et Nairobi entre les représentants de Paul Kagame et du gouvernement congolais, les États-Unis d’Amerique ont prolongé la trêve humanitaire de quinze jours entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda voisin à l’Est du pays.
D’après le Professeur Florent Munenge, un analyste internationaliste, les USA qui ont décidé de cette prolongation, ont aussi la capacité de proposer aux belligérants de cesser définitivement avec la guerre.
» Les USA sont une grande ou Super puissance aujourd’hui et ont la capacité de décider unilatéralement d’une trêve dans un théâtre de combat comme celui-ci de l’Est de la RDC. Et les belligérants semblent l’écouter en arrêtant la guerre et en écoutant quand même parce que la partie qui continue à combattre pendant qu’on a déjà décidé de cette trêve elle est accusée conformément à cette trêve », a-t-il déclaré le professeur Florent Munenge dans une interview exclusive accordée ce dimanche 21 juillet 2024 à Infordc.com.
En effet, il évoque une série des questions pour expliquer réellement la réalité de la guerre persistante dans l’Est de la RDC:
» Est-ce que les USA ne sont-ils pas capables de mettre fin à cette guerre ? Dans le contexte congolais, cette trêve ne constitue-t-elle pas une distraction pour la RDC étant donné que c’est elle qui subit les conséquences de cette guerre ? Pourquoi suivre cette trêve décidée par les USA pendant que le gouvernement congolais soupçonne depuis longtemps ces derniers de soutenir d’une manière ou d’une autre le pays agresseur de la RDC ? »
Tentant à répondre à tous ces questionnements, l’analyste internationaliste estime que la prolongation de cette trêve pourrait se justifier parce que l’ennemi serait en mauvaise posture.
» Nous suivons cette trêve peut être parce que l’ennemi est en mauvaise posture en considérant les USA comme une puissance soutenant l’ennemi. Ou carrément parce que aussi nous ne sont pas capables de mener la guerre et cette trêve constitue un ouf de soulagement. Normalement une trêve pareille devrait être une occasion pour se repositionner sur le terrain, se réarmer davantage et étudier l’ennemi stratégiquement afin de l’attaquer de nouveau et de le mettre hors d’état de nuire. », note-t-il.
Par ailleurs, il fait constater qu’une puissance qui accepte une trêve unilatéralement décidée, c’est une puissance en mauvais positionnement dans le théâtre de combat car la sécurité ne se négocie pas.
A quand la fin de l’agression rwandaise en RDC ?
Pour répondre à cette question, cet enseignant d’universités lance un appel pressant aux dirigeants congolais, à l’opposition congolaise et aux organisations de la société civile.
« Unissons-nous contre l’ennemi, parlons même langage contre l’ennemi et ne donnons pas des béquilles à l’ennemi à partir de nos déclarations. C’est vrai que le tissu social, politique et économique congolais est déchiré, ébranlé mais le chef suprême de la RDC doit nous aider à unir les congolais derrière ce grand objectif qui est l’intégrité du territoire national. La sécurité des congolais d’abord c’est l’intérêt qui prime sur d’autres intérêts car la sécurité ne se négocie pas. Nous devons la construire en parlant un même langage et du côté opposition comme au pouvoir », a-t-il conclu.
Pendant ce temps, certaines sources locales contactées par Infordc.com à Lubero au Nord-Kivu, des renforcements de l’ennemi en munitions et hommes sont signalés.
Il faut noter que cette trêve vise à soulager les souffrances des individus vulnérables victimes de cette guerre alors que la RDC compte déjà de millions des déplacés internes.
Rédaction