La République Démocratique du Congo est classée parmi les pays au monde où le transport aérien est un luxe. Plusieurs zones sont enclavées à l’intérieur du pays, et la capitale Kinshasa est éloignée d’une bonne partie des provinces. Les routes nationales sont dans la plupart en état de délabrement très avancé et les voies ferroviaires quasi non opérationnelles.
Ainsi, le transport aérien sert principalement de relai entre différentes grandes villes du pays et entre l’intérieur du pays et la capitale.
Malheureusement, il se passe plusieurs situations inconfortables dans ce domaine exposant la population et particulièrement les clients des agences aériennes.
Des conditions de voyage
Plusieurs personnes sont obligées de voyager par avion en RDC compte tenu du contexte susmentionné. Parmi les raisons de voyage figure le relai avec l’aéroport international de
N’djili afin de prendre les correspondances vers l’étranger, la recherche des passeports biométriques, le suivi des dossiers administratifs des agents au niveau de la capitale, les vacances et visites familiales, le commerce, les études, la recherche des soins de santé et de l’emploi, etc.
Les billets d’avion coûtent généralement cher de telle sorte qu’un citoyen lambda ne peut s’en procurer. Par ailleurs, en fonction des périodes ; il faut réserver son billet au minimum 3 jours avant la date prévue de voyage. Une fois obtenir son billet, il faut faire face à l’aéroport, à des tracasseries de toute sorte commençant par l’entrée principale (les militaires commis à la garde), les services techniques de l’Etat (DGM, Hygiène, directions générales des recettes locales, etc.) ainsi que les services même des agences commis à l’embarquement (vérification de la validité des billets de voyage et des franchises requises, etc.).
C’est au bout d’un exercice physique et psychologique acharné que le passager accède à la salle d’attente.
Du non-respect des programmes de voyage
Le client qui pensait avoir résolu son problème en accédant déjà dans la salle d’attente est buté à une nouvelle situation : le vol annulé à la dernière minute. La communication des agences auprès des clients ne fait preuve d’aucun sens de respect, ni de redevabilité. Par moment, les clients constatent d’eux-mêmes qu’il n’y a plus vol, et rebroussent chemin sans aucune mise à jour. Lorsqu’ils essaient de poser la question auprès des agents sur place, il leur est demandé d’aller attendre un message sur téléphone pour le nouveau programme de voyage, encore imprécis.
Dans la pratique, tout client qui rate le vol paie des pénalités énormes à l’agence concernée.
Malheureusement, les agences elles, reportent régulièrement et à la toute dernière minute de voyage, les programmes sans être inquiétées et sans aucune mesure d’accompagnement pour les voyageurs. Illustrons par deux cas au cours de la semaine : pour un vol de l’agence CAA prévu le 22 novembre courant de Goma vers Kalemie, les clients se sont retrouvés contraints de rentrer à la maison. Le vol a été reporté et, le 26 novembre, un troisième report a été enregistré pour le même vol à la grande déception des passagers. En la même date du 26 novembre 2024, le vol Goma-Kinshasa de l’agence Mont-Gabaon (nouvelle agence qui pourtant, pourrait donner l’espoir d’amélioration aux utilisateurs des lignes aériennes congolaises) a été reporté au lendemain.
Demandés de se présenter à l’aéroport le lendemain (le 27 novembre) à 7h30, les passagers se sont retrouvés jusqu’à 12h00, toujours en attente de l’avion et sans conviction de pouvoir trouver l’opportunité de voyager. Les passagers ont droit d’être traités avec respect et dignité.
Le non-respect des programmes de voyage entraîne plusieurs conséquences négatives sur les clients, notamment sur les plans psychologique, financier, matériel, etc. Nombreux ont perdu des opportunités d’emploi et raté des programmes pertinents, d’autres des voyages à l’étranger, d’autres encore se sont retrouvés à court de moyens pour leur prise en charge dans la zone de départ, etc.
Il est plus qu’important que le secteur de transport aérien en RDC soit règlementé, de manière à assurer le respect de la dignité des passagers. Non seulement que les horaires doivent être scrupuleusement respectés par les agences (sauf cas de force majeur), mais les tarifications ainsi que la communication avec les clients doivent également être positivement améliorées.
Par ailleurs, des mécanismes doivent être mis en place pour mettre fin aux tracasseries de toute sorte que subissent les passagers à l’aéroport de la part de différents services. Le billet de voyage devait inclure toutes les taxes possibles, et permettre ainsi au voyageur d’être en sécurité durant le processus d’embarquement. Les conditions à l’aéroport (installations hygiéniques, sièges, restaurants, etc.) devraient également être améliorées pour le bien des passagers qui paient de taxes énormes pour voyager pour l’intérêt général.
CT Ibrahim Ngila (Réflexion)