Le gouvernement congolais enregistre depuis ces mois une forte mobilisation des recettes sur des prévisions budgétaires mensuelles des performances qui contrastent avec le niveau de vie des congolais qui peine à décoller.
Dans une interview accordée ce mercredi 12 octobre 2022 à Infordc.com, Jacques Domwe, spécialiste en économie, a indiqué que cette forte mobilisation se justifie par quelques raisons notamment la mise en application du code minier congolais, la hausse des matières premières à l’international exportées par la RDC ainsi que les efforts des régies financières.
Malgré cela, il a expliqué que les conditions de vie des congolais se dégradent d’avantage par le fait que la qualité des dépenses du gouvernement de la République laisse à désirer.
Il a estimé que cela est un paradoxe et un manque de volonté politique.
» Quand on alloue 70 à 80% des recettes au fonctionnement des institutions qui sont tellement politiques, ne vous attendez pas à avoir les effets directs sur le vécu quotidien de la population. Il faut changer cette manière de voir les choses. Il faut affecter plus des recettes aux investissements qu’à la consommation immédiate. Tant que cela ne change, la misère va rester chez nous, et c’est un paradoxe qui peut-être corrigé s’il y’a une certaine volonté politique », a-t-il déclaré Jacques Domwe.
Toutefois, il a estimé que si le gouvernement congolais effectuait au moins 40 à 60% des recettes aux investissements, la situation socio-économique du pays aurait serait sur une pante galopante.
» Il faut affecter 40 à 50, pourquoi pas 60% de ces recettes aux investissements parce-que il y a que les investissements qui peuvent faire à ce que la population, à travers les emplois que cela va créer, puisse améliorer les conditions de vie », a-t-il renchéri.
Pour le mois de septembre par exemple, le gouvernement de la RDC a mobilisé des recettes d’ordre de 1.800.5 milliards des francs congolais sur des prévisions des recettes budgétaires mensuelles arrêtées à 1.461,4 milliards de francs congolais, soit un taux de réalisation de 123%.
Pour l’opinion publique, tant que la vie sociale des congolais ne changera pas, l’augmentation de ces chiffres ne sera qu’une parfaite illusion.
Jules NINDA