Le tribunal de grande instance de Kalemie siégeant en matière répressive a prononcé ce vendredi 19 juin la condamnation à 20 ans de servitude pénale (peine cumulée) à l’encontre du secrétaire provincial du direction de l’Agence Nationale de Renseignement, Michel Bwana Mpoy. Plusieurs griefs ont été retenus à sa charge à savoir: arrestation arbitraire et détention illégale, torture et vol avec violence. La charge d’extorsion a été requalifiée en vol avec violence par le juge.
Le payement d’une amande de 400.000Fc dans le délai légal, a été également enregistré en sa charge.
Alors que, l’organe de la loi, dans sa réquisition demandait au tribunal de fixer la sentence à 20 ans de servitude pénale et une amande aux préjudices de 200.000 Fc.
Or, Michel Bwana Mpoy engagé dans le service de renseignements il y a 5 mois, qui remerciait au départ la composition pour le respect de l’équité procédurale quelques minutes avant le verdict, a promis curieusement de faire appel de sa condamnation.
Tout au long du procès, ce dernier n’avait pas cessé de clamer son innocence et affirmé n’être en rien impliqué dans les incriminations qui lui sont alléguées.
Pendant ce temps, ses conseils on jugé infondées toutes les préventions, faute d’élément matériel dans le dossier, avant de déplorer la précipitation de l’officier du ministère public, dans l’instruction de l’affaire.
Pourtant, les principales victimes Kabwe Jean-Claude Guylain (hospitalisé à Lubumbashi après quelques séances de torture à ANR), Kilundu Kongolo Bob, et kyungu Kabamba Pierre continuaient de réclamer réparation par l’entremise de leurs avocats.
De plus le juge a exigé à la même occasion la restitution de biens soustraits à l’endroit de la partie civile, notammentle passeport, la carte d’électeur, un montant d’ordre de 311$ et 1000 Fc.
Ce procès laisse croire que les épreuves judiciaires auxquelles le condamné a été soumis, sont vues par l’opinion publique comme un exercice pour apprendre aux agents de renseignements de rompre avec la spirale de violence, le traitement cruel, inhumain et dégradant dans leur cachot.
Sommes nous dans un état de droit aujourd’hui ?
L’avenir nous dira mieux.
Ildephonse Wilondja